Mon rituel avant de masser
Laissez moi vous confier cette partie dont vous n’êtes jamais témoins lorsque vous venez vous faire masser. Tout se passe à l’abri des regards, seul dans ma chambre…
Mais avant d’entrer dans cette confidence, il faut que je vous raconte comment débutaient les journées de formation à l’école du Wat Pho.
RETOUR A BANGKOK
Imaginez la frénésie de cette mégalopole qu’est Bangkok, entre les piétons, les touristes, les voitures, les 2 roues, le métro aérien, le métro souterrain, les buildings très hauts, les fils électriques à foison… Dès que vous sortez de l’endroit où vous dormez, c’est facilement la cohue.
Alors j’ai pris l’habitude de marcher dans cette ville, parfois en écoutant de la musique, parfois sans, mais toujours avec le sourire, tellement heureux de rejoindre l’école.
AVANT DE DÉBUTER LA JOURNÉE DE FORMATION
Il faut arriver 20 minutes plus tôt que le début des cours. C’est fortement conseillé. Et c’était un cadeau que d’y être tous les matins. On se retrouve petit à petit, cette salle se remplit des autres étudiant•es, ami•es, professeurs… avec toujours un sourire qui inonde les visages que l’on croise.
Tout le monde se met en place, les étudiants en ligne, et les professeurs qui nous font face. Une fois installé, je me prépare avec une grande respiration… je sais ce qui arrive : une chanson chorégraphiée.
Un des professeurs décide de mener le groupe. Et c’est parti pour le chant, la danse, avec des sourires de tous côtés. Ce moment nous permet de faire communion dans la joie, permet aussi un éveil du corps, un éveil de l’esprit.
LE RUESI DATON
Une fois échauffé•es, nous entamons une session de Ruesi Daton. Une pratique dynamique d’étirements corporels, que l’on trouve nommé parfois Yoga Thaï. D’ailleurs, si un jour vous avez la chance d’aller visiter le Wat Pho, à Bangkok, vous découvrirez des statues de postures de Ruesi Daton… Alors ouvrez bien les yeux dans ce temple (et perdez vous… vous vous retrouverez toujours).
LES PRIÈRES
Une fois la session de Yoga Thaï terminée, tout le monde commence à se mettre dans la position du lotus, le dos bien droit. C’est le moment de réciter 2 prières. La première est la prière du Bouddha, que l’on récite en pali - la langue liturgique dans le bouddhisme. Je vous rassure, on nous a distribué des fiches, avec les mots en phonétique.
Ensuite, la seconde prière récitée est celle vers le fondateur du massage thailandais, le docteur Jivaka (souvent nommé Shivago par les masseurs Thaïs). Nous sommes alors tous•tes tourné•es vers une statue le représentant. Lorsque l’on découvre la traduction de cette prière, c’est toute l’essence même du bouddhisme que l’on comprend. En effet, nous accueillons son aide et prions pour qu’à travers nous, et son enseignement, lui même apporte la plénitude lors du massage. Autrement dit, nous sommes les vecteurs de son enseignement.
Je trouve cette prière tellement belle dans son essence et sa nature.
C’est pour cette raison, et par respect pour la tradition et la culture thaïlandaise, que chaque matin avant de masser, seul dans ma chambre, je perpétue ce rituel : Ruesi Daton, prière au Bouddha et la prière au docteur Jivaka.